Kayak de mer en Corse : trois semaines pour réaliser le tour de l’île

Publié le 20 avril 2024

Kayak de mer autour de la Corse : la naissance d’un projet

De la théorie…

J’ai visité la Corse il y a quelques années pour y faire de l’escalade, et l’idée d’y faire du kayak de mer m’a traversé l’esprit. Me voilà de retour, trente ans plus tard, avec le projet de réaliser le tour de cette magnifique île en kayak de mer. Je suis guide de kayak à Sherkin, une petite île située au Sud Ouest de l’Irlande. J’y dirige mon entreprise, H2O Sea Kayaking. Je propose des sorties encadrées à la demi-journée, à la journée, des itinérances de 3 jours ainsi que des formations sur mesures et ateliers de compétences, durant les mois d’été. La haute saison débute en juin. Avec ma femme Tina, nous nous sommes donnés un mois pour réaliser notre tour de Corse, et avons rejoint l’île mi avril.

La préparation de notre expédition avait commencé depuis plusieurs mois, avec comme premier objectif de trouver un prestataire à qui louer les deux kayaks. Nous avons décidé de ne pas nous charger de notre matériel pour des questions de logistique. J’ai donc contacté tous les prestataires susceptibles de répondre à notre demande en Corse, laquelle était de nous louer deux kayaks pendant un mois en avril/mai. Cors’Aventure a été un des premiers à nous répondre.

…à la pratique

J’ai d’abord initié la conversation avec Pierre-François, puis avec Marion. Ils nous ont tous les deux été d’une aide précieuse pour l’organisation de notre expédition en kayak de mer autour de la Corse. Ils disposent d’une flotte de kayaks suffisamment grande pour répondre à toutes les demandes et à tous les gabarits.  Nous avons donc choisi ceux qui conviendraient le mieux à notre projet.

Les semaines précédant notre départ, notre salon était rempli de matériel de kayak et de camping. Nous avons sorti notre tente, nos sacs de couchage, notre matériel de navigation, ainsi que de nouveaux équipements achetés pour l’expédition. Le jour du départ nous avions chacun un sac de 30 kg ! Au départ de l’île de Sherkin, nous avons rejoint Dublin afin de prendre nos deux vols, le premier vers Nice, puis le second vers Ajaccio.

Nous sommes arrivés à bon port le mercredi soir. Nous avons enfin rencontré Pierre-François et Marion le lendemain matin. Ils deviendront nos anges gardiens tout le temps de notre itinérance en kayak de mer autour de la Corse. Les bateaux étaient parfaits, stables et fiables, de la marque Prijon. Ils disposaient d’un gouvernail et de compartiments étanches spacieux. Bien qu’ils n’étaient pas forcément adaptés à la vitesse, ils correspondaient parfaitement à nos besoins.

Tina et Pat au début de leur aventure en kayak de mer autour de la Corse

Tempête et premières étapes en kayak de mer

Le kayak en Méditerranée , un jeu de patience

Nous voila enfin prêts à naviguer ! Cependant la météo en a décidé autrement, une forte houle et des vents violents ont été annoncés pour le reste de la semaine sans aucun signe d’amélioration. Nous avons réservé quelques nuits dans un bungalow proche de la base, et avons attendu. Le samedi, Pierre-François nous a déposés à Isolella avec tout notre matériel. La houle n’avait pas diminué et les vagues déferlaient toujours sur la côte. Nous savions que les conditions de navigation seraient encore plus difficiles à l’approche du premier cap. Il nous fallait donc faire preuve d’encore un peu de patience. Nous avons monté la tente une fois la nuit tombée, et avons attendu le lendemain matin. 

– Petit aparté : nous savons que le camping est interdit sur le littoral Corse, d’autant plus dans la réserve qui est une zone protégée. A l’inverse, la Collectivité de Corse autorise le bivouac (excepté une nouvelle fois dans la réserve). Cela signifie que, bien que la tente soit interdite, vous êtes autorisé à tendre une bâche au-dessus de votre tête et utiliser un tapis de sol. Nous avons en effet transgressé la règle, mais n’avons monté notre petite tente qu’à la nuit tombée et étions partis très tôt les matins. Tout cela en respectant scrupuleusement la règle de ne laisser aucune trace de notre passage. –

Une première navigation en Corse difficile

Pat qui navigue en kayak de mer sur une mer agitée

La météo marine s’est enfin améliorée le dimanche matin. Les conditions de navigation n’étaient pas optimales, mais plus engageantes que les jours précédents. Nous avons préparé nos affaires et étions sur l’eau dès 8h30. La houle s’est levée à peine le premier cap atteint.  Les vagues étaient parfois si hautes que Tina et moi nous sommes perdus de vue à plusieurs reprises. C’était excitant, du moins pour le moment. A mi-chemin entre la pointe de la Castagna et Capo Di Muro, la houle et le vent se sont levés. Lorsque nous nous sommes engagés, nous savions que nous allions en avoir pour au moins pour 10 km de navigation avant de pouvoir accoster.

Ce n’était certainement pas des conditions idéales pour un premier jour de navigation. En plus de prendre peur, Tina a commencé à avoir le mal de mer. Je suis resté auprès d’elle, l’encourageant à avancer malgré les vagues pour rejoindre notre objectif : Cap Guardiola. Après avoir retrouvé une mer plus calme, nous avons fini par atteindre notre lieu de bivouac. Accoster n’a pas été plus facile : nous avons dû surfer les vagues pour atteindre une crique escarpée. Comme seuls au monde, nous avons enfin pu profiter à deux d’une plage isolée. La première d’une longue série.

La côte Sud-Ouest et l’arrivée à Bonifacio

Découverte de la côte Sud-Ouest de la Corse en kayak de mer

A l’opposé de notre premier jour de navigation, nous avons pu enfin profiter de conditions clémentes, et ce pour le reste de notre itinérance. Après les péripéties de la veille, nous avons pris notre temps pour nous préparer et n’étions sur l’eau qu’en milieu de matinée. Entre le rangement et la mise à l’eau, quitter la plage nous a pris deux heures. Et ce malgré la meilleure volonté du monde. Au fur et à mesure de notre itinérance nous avons réussi à gagner 30 minutes.

Nous avons mis le cap vers le Sud pour rejoindre tranquillement Porto-Pollo dans l’espoir de pouvoir nous réapprovisionner. Ne me demandez pas pourquoi nous en avions besoin aussi rapidement, je ne le sais même plus moi-même. Un schéma s’est vite imposé à nous pour la suite, un ravitaillement nous était nécessaire tous les deux/trois jours en moyenne. A notre grande surprise, tous les supermarchés fermaient sur la pause de midi. Ce à quoi nous n’étions pas habitués en Irlande. Croyez moi, nous avons vite pris le pas.

La réalité de la navigation en kayak de mer

Après une petite sieste sur la plage, nous avons repris nos kayaks et la navigation est repartie de plus belle. Deux choix s’offraient à nous : longer la côte jusqu’à Propriano, ou couper pour rejoindre Campomoro. Soit une distance d’environ 9 km dans les deux cas. Nous avons choisi la deuxième option, principalement influencée par l’idée de trouver un lieu isolé où passer la nuit. Au loin, nous avons remarqué que des vagues déferlaient vers Propriano. Cela nous a confortés dans notre choix.

Nous avons trouvé la traversée relativement longue. Bien que notre entraînement soit entièrement basé sur la patience, Tina en est ressortie épuisée… Je sais qu’elle ne m’en voudra pas de vous l’avouer, car notre aventure l’a remise particulièrement en forme, à tel point qu’elle ne pouvait s’empêcher de montrer ses muscles à tout le monde ! Nous avons toujours privilégié les plages isolées. Cependant cette fois-ci nous n’avons pas eu d’autre choix que de nous rendre sur une plage un peu plus fréquentée. La tente fut montée à la nuit tombée.

Kayak de mer en Corse

Bonifacio et ses falaises

Pat de dos en train de naviguer en kayak de mer
Photo des kayaks de mer en Corse

Pour cette expédition autour de la Corse en kayak de mer, nous nous étions mis d’accord avec Marion pour rester en contact via Whatsapp. Nous lui avons envoyé des nouvelles quasi quotidiennement. De son côté elle nous tenait informés d’éventuelles perturbations météorologiques qui auraient pu nous impacter. Bien sûr, nous avons toujours gardé un œil sur la météo. Cependant c’était génial de pouvoir profiter de sa connaissance du terrain tout le long de notre trajet !

Nous avons passé les jours suivants à longer la côte de cap en cap. Les paysages sculptés dans le granit étaient grandioses. Arrivés à Bonifacio, la géologie a changé du tout au tout. Nous avons pu admirer les immenses falaises de calcaires qui font la renommée de cette ville. Le port de Bonifacio est particulièrement charmant. Une visite et un ravitaillement se sont imposés. Cependant, le trafic maritime, le bruit et l’ambiance générale ont fait que nous avons été heureux de reprendre notre route. Nous y avons particulièrement apprécié flâner entre les falaises immenses, et découvrir des grottes tout droit sorties du film “La Plage”. Environ 10 km plus loin, les falaises ont laissé place à des décors moins somptueux, mais tout aussi plaisants à découvrir.

Notre organisation quotidienne et navigation sur la plaine

Kayak de mer et bivouac sur le littoral Corse: une organisation bien ficelée

Au fur et à mesure que les jours avançaient, nous avons mis en place une routine. Nous nous levions avec le soleil. Tina préparait notre petit déjeuner, des céréales et du thé, et parfois des sandwich pour le déjeuner. Je m’affairais de mon côté à ranger toutes nos affaires. En général nous commencions à naviguer vers 8h30, puis ne nous arrêtions que quelques heures plus tard pour répondre à l’appel du thé. Nous avons pris l’habitude d’avoir des objectifs de distance à couvrir plus que des objectifs de lieux à atteindre.

Pat trône au milieu de son bivouac
Pat trône au milieu de son bivouac
Pat trône au milieu de son bivouac

Les distances quotidiennes augmentaient au fur et à mesure que notre forme physique s’améliorait. J’ai pu suivre notre avancée et notre vitesse à l’aide d’un GPS Garmin. Nous nous arrêtions pour une pause déjeuner, puis pour une seconde pause thé en début d’après-midi. Tous les deux avons mis un point d’honneur à conserver un haut niveau de théine tout au long de cette aventure ! 

Nous avons atteint nos lieux de bivouac dans l’après-midi, et notre camp était installé pour 16h. Nous avons profité de ces moments calmes pour écrire notre journal, cuisiner le dîner, souvent composé de légumes, lentilles, riz ou pâtes. Le monde, lui, continuait de tourner. Il nous arrivait parfois d’allumer un feu lorsque nous n’étions pas dans un endroit protégé, avec toujours de l’eau à proximité pour pouvoir l’éteindre rapidement si besoin. Plus tard dans la saison, il aurait été inconscient d’allumer des feux en raison du risque d’incendie. Nous dormions à poings fermés dès 21h, toujours bercés par le son de la mer.

Les kayaks de mer face à la montagne Corse

Découverte de la Plaine Orientale, la côte Ouest de la Corse en kayak de mer

Il faut savoir que la plaine orientale n’est finalement qu’une vaste plage d’environ 100 km. La côte est entrecoupée de villages, de cours d’eau se jetant dans la mer ou de tour génoise sur tout ce qui peut s’apparenter à un cap. J’avais prévu de ne pas nous éterniser sur cette partie du trajet par peur de sa potentielle monotonie. Il y avait une certaine uniformité dans les paysages. Cependant, la mer relativement changeante rythmaient nos journées, et la vue permanente des montagnes continuait de nous émerveiller. Au plus nous approchions du Cap Corse, au plus le vent et la houle nous permettaient de nous amuser dans les vagues, jusqu’à faire du surf pour rejoindre les plages.

Pat dans le bivouac de Bucatoggio

Au 9ème jour de notre aventure, la houle s’est renforcée suite à l’apparition d’un fort vent d’Est. Nous avons décidé de nous arrêter après 7 km de navigation, et avons pris le reste de la journée pour nous reposer. L’un des camps qui m’a le plus marqué était celui de Bucatoggio. Les autres rivières étaient sèches et donc impossibles à emprunter. Celle-ci en revanche était suffisamment profonde pour nous permettre de naviguer sur environ 100m en amont.

C’est ainsi que nous avons monté notre camp loin du bruit de la mer. Bien que nous apprécions ce son, il était tout aussi agréable d’en changer pour une nuit. Nous nous sommes lavés dans de l’eau douce. Il nous a également été possible de rincer notre matériel de navigation qui était incrusté de sel. Tina et moi pensions profiter d’un sommeil réparateur. C’était sans compter un couple de petits ducs qui a taillé le bout de gras toute la nuit. Son cri ressemble à une sonnerie de téléphone ennuyante au possible, répétitive et désagréable. Notre sommeil n’a pas été si profond que ça !

De Bastia à Calvi en kayak de mer

Le Cap Corse

Bastia nous a accueillis au petit matin au son des cloches de son vieux port. Nous étions à la recherche de gaz. Ayant rejoint la Corse en avion, il nous était impossible d’en emporter d’Irlande. Celui que Pierre-François nous a fourni à notre arrivée était vide. Finalement, n’en ayant pas trouvé, nous avons décidé d’acheter un simple réchaud. Les jours suivants nous avons navigué en direction du Cap Corse, région particulièrement renommée.

La pointe la plus au Nord est réputée pour ses vents violents et sa mer agitée. Nous avons cependant bénéficié de conditions particulièrement favorables, et, le vent dans le dos, nous avons tiré le maximum de la mer calme. Une fois de plus, le l’horizon a changé du tout au tout. Le Cap offre une sensation d’isolement grâce à des paysages bien plus sauvages et des criques sur lesquelles il serait impossible d’amarrer.

Nous nous sommes arrêtés dans un camping au Nord de la ville touristique de Saint Florent, où nous avons apprécié notre première douche après 15 jours de navigation en kayak de mer autour de la Corse, qui plus est la plus appréciée de notre vie vous pouvez me croire ! Nous avons passé la journée suivante à arpenter les rues afin de nous réapprovisionner au vu de notre étape à venir. En effet, la localisation particulièrement isolée du désert des Agriates ne nous permettait pas de croiser de route ou de ville avant 40 km.

Arrivée à Bastia en kayak de mer

La traversée du Désert des Agriates

Les conditions météo étaient instables. Dans le cas où les conditions venaient à se détériorer, nous aurions besoin de vivres supplémentaires pour ne pas manquer. Tina et moi avons quitté Saint Florent avec le vent dans le dos. Il a finalement tourné pour devenir un vent d’Est. Nous avons pu admirer des plages immaculées où l’eau turquoise contrastait avec le ciel gris et pluvieux. Seuls deux randonneurs profitaient au même moment de ces incroyables plages, qui, j’en suis persuadé, sont accaparées par les yachts et des centaines de baigneurs en plein été.

Traversée du désert des Agriates en kayak de mer
Pat trône au milieu de son bivouac devant un coucher de soleil

Cette nuit-là, nous avons campé sous la pluie, dans un vaste champ d’herbes. C’était la première fois que nous ne profitions pas de sable ou de gravier. Tina a très justement nommé cet endroit comme “le camping dans un champ de vache”. Ce n’était pas tout à fait faux, mais bon, cela fait partie du jeu lorsque l’on fait du camping sauvage !

La météo n’a fait que se dégrader les jours suivants. Chaque amarrage jusqu’à notre arrivée à Ile Rousse n’était que surf et jeu entre les vagues. Nous y avons pris notre seul et unique jour off de toute notre aventure. Cette pause bien méritée nous a permis de prendre le temps de lire et d’écrire ce journal, mais également de faire le plein de provisions pour les jours à venir. Bien que le vent se soit calmé le lendemain, ce n’était pas le cas de la houle. Je me suis une nouvelle fois amusé dans de belles séries de vagues, avant qu’elles ne deviennent plus chaotiques par la suite.

En décalage à Calvi

Une pause méritée pour les deux kayakistes
Tina et des deux glaces à Calvi

Les conditions se sont réellement détériorées le temps d’arriver à Calvi. Nous avons donc profité d’une grosse glace dans un café sur le bord de plage, vêtus de nos vêtements et notre matériel de kayak. Nous étions en complet décalage avec le lieu plutôt chic. Il fallait voir le regard interloqué de certains passants dont l’apparence faisait croire qu’ils étaient bien plus aisés. En raison du manque du calme et des conditions météos toujours plus chaotiques, nous avons dû faire marche arrière pour trouver un lieu pour la nuit. Après avoir navigué contre vents et marées pendant 1h, nous avons été récompensés par le plus beau coucher de soleil de notre expédition derrière la citadelle de Calvi.

Kayak de mer dans la réserve de Scandola et les Calanques de Piana

La Réserve de Scandola

L’étape la plus majestueuse de notre aventure s’est déroulée les jours suivants, lorsque nous naviguions entre Calvi et Cargèse. Nous avons découvert la réserve de Scandola, dont nous avions beaucoup entendu parler avant notre arrivée. Sa réputation est parfaitement fondée lorsque l’on découvre ses falaises majestueuses, dans lesquelles se dissimulent de nombreuses grottes plus impressionnantes les unes que les autres, et ses magnifiques criques isolées. Nous sommes partis de Galéria et sommes arrivés sur les lieux tôt dans la matinée, peu avant la première navette en provenance de Porto, remplie de touristes.

Nous sommes heureux d’être arrivés vraiment tôt pour profiter des lieux dans le calme et le silence. Notre seule et unique altercation avec l’un de ces bateaux fut lors de notre pause déjeuner, alors que nous avions accosté sur un rocher (aucune plage ne nous permettait de nous arrêter). Ils nous ont menacé d’une amende pour nous être arrêtés sur ce bout de cailloux, avant de repartir au son assourdissant de ses moteurs, crachant de la fumée.

La majestuosité des Calanques de Piana

Nous avons passé la nuit en dehors de la Réserve, puis nous avons repris la route au petit matin, en direction de Porto. Nous nous y sommes réapprovisionnés. L’idée de base était de couper le golfe pour gagner du temps, mais sommes finalement heureux d’avoir pris le temps de visiter cette belle partie de la Corse. Cette petite ville nichée au cœur des montagnes, cela nous a fait penser aux Dolomites. Capu Rossu était encore plus spectaculaire que Scandola. Nous avons atteint ce cap très tôt le matin car nous avons passé la nuit précédente à proximité de ce dernier. Les labyrinthes de grottes et de canaux étaient spectaculaires, et très amusants à découvrir. Nous avons pris notre temps pour sillonner les environs, découvrir toutes les grottes et observer les martinets qui nichent sur les falaises, puis avons continué notre route vers le Sud.

Tina navigue sur les eaux turquoises au milieu de la réserve de Scandola

Boucler la boucle : notre arrivée à Ajaccio

La dernière ligne droite !

Un dernier bivouac avant l'arrivée à Ajaccio

Nous avons douté de la faisabilité de notre projet en raison des trois premiers jours de tempête. Cependant, au fur et à mesure de notre expédition, notre forme physique s’est améliorée, et les distances quotidiennes se sont étendues en conséquence. Sur les derniers jours de notre voyage, nous avons parcouru 38km deux jours de suite, une distance bien plus conséquente que les 20 km que nous avions initialement prévu. Tina et moi sommes tous deux de nature compétitive, et avons aimé dépasser nos limites les jours où les paysages nous ont semblé moins impressionnants.

Les derniers jours, nous avons reçu des messages de Marion nous informant du mauvais temps à venir. C’est également pour cette raison que nous avons décidé de pousser davantage. Nous ne voulions certainement pas être coincés à 10 km de notre arrivée en raison des conditions météorologiques. Nous avons donc fait ce que nous pouvions pour éviter que cela se produise. Lorsque nous avons passé la Pointe de la Parata et sommes arrivés dans le golfe d’Ajaccio, nous étions aux anges. Il ne nous restait plus que 10 km à parcourir pour rejoindre Isolella.

Retour à la case départ

Lors de notre dernier bivouac, la joie de mener à terme notre expédition, et de prendre une douche chaude, s’est mélangée avec une certaine mélancolie d’arriver au bout de cette épopée. Quelle aventure incroyable ! Les petits bonheurs simples en pleine nature, nous réveiller, manger, naviguer, dormir, puis recommencer le lendemain. Cela a été une expérience toute particulière qu’aucun de nous deux ne va oublier.

Après 23 jours et demi de navigation, nous avons atteint notre point de départ. Ça a été sans nulle doute l’étape la plus longue de notre aventure. Pierre-François nous a accueilli à la plage, où nous avons rendu nos fidèles kayaks, puis nous avons rejoint le même bungalow qu’à notre arrivée, où nous avons profité de notre première nuit dans un vrai lit, un bonheur que nous n’avions pas connu depuis des lustres.

Nous avons réalisé une vidéo de notre tour de Corse en kayak de mer avec un compte rendu quotidien, n’hésitez pas à aller la visionner !

Pat et Tina à la fin de leur tour de Corse en kayak de mer

L’ensemble des photos ont été prises par Tina et Pat. Tous droits leurs sont réservés. Le récit de leur tour de Corse en kayak de mer a été traduit de l’anglais avec leur accord. Pour lire le récit original, c’est par ici !